La première école au Caire fut créée à la Citadelle

Jeudi 26 Novembre 2020-00:00:00
' Père Gérard Viaud

La première école au Caire fut créée par Mohamed Ali à la Citadelle. En  effet, après le massacre des Mamelouks le 1er mars 1811, Mohamed Ali créa une école à la Citadelle pour la formation générale des futurs officiers de l’armée. L’Italien Costi enseignait le dessin et les mathématiques dans cette école. Des professeurs de français et de turc y donnaient encore des cours de langue. La création de cette école militaire de la Citadelle fut à l’origine de nombreuses autres fondations scolaires, au Caire et à Alexandrie, avant de s’étendre dans toutes les grandes villes d‘Egypte.

Jusqu’au XIXème siècle, l’enseignement en Egypte était essentiellement religieux et était donné dans les écoles coraniques et c’est à travers cet enseignement que les élèves apprenaient à lire et à écrire. Ces écoles coraniques, les fameux « kouttab », se trouvaient souvent près d’un sébile, sorte de fontaine publique. Ces sébiles kouttab de par leur construction étaient de véritables chefs-d'œuvre de l’art islamique des différentes époques. L’enseignement était donné par des cheikhs d’El-Azhar dont l’université datait du Xème siècle. Pour les Chrétiens, l’enseignement était donné dans les églises. Mais à l’enseignement religieux, s’était ajouté celui des mathématiques, des sciences et d’autres matières. Dans les églises coptes, l’enseignement religieux était assuré par des moines et avec la religion ils enseignaient l’écriture, la lecture et la morale dans les deux langues copte et arabe. Les prêtres, quant à eux, étaient souvent illettrés, les seules conditions requises pour l’ordination sacerdotale étant d’avoir une bonne vie morale, une belle voix et de connaître les textes liturgiques par cœur. Ce fut le patriarche réformateur Cyrille IV (1862-1870) qui créa les premières écoles coptes, une dizaine, au Caire et à Alexandrie. Il créa aussi un séminaire pour la formation du clergé.

De nombreuses écoles coraniques disparurent en 1838 à la suite d’une loi soumettant toutes les écoles primaires égyptiennes au contrôle du gouvernement.

La première véritable école, de style européen pour ainsi dire, fut fondée au Caire en 1732 par les Franciscains deMousky en vue de l’enseignement de la langue italienne.

Mohamed Ali, dès son arrivée au pouvoir, s’employa à organiser l’enseignement dans de nombreuses écoles, mais il faudra attendre le règne du Khédive Ismaïl pour voir se constituer un enseignement solide et supervisé par le gouvernement.

En 1825, le Dr Clot bey proposa à Mohamed Ali de fonder une école de médecine et d’enseignement de la langue française. Cette école ouvrit ses portes en 1827. Par la suite, il fonda une école de langue française séparée de l’école de médecine qui fonctionna au niveau des études supérieures.

Les écoles normales, d’agriculture, de droit et de polytechnique, érigées en Universités en 1908, enseignaient aussi la langue française.

En 1863, le Khédive Ismaïl chargea Chérif pacha de la surveillance de l’instruction publique. Il fut assisté d’un Comité formé de directeurs d’écoles, de professeurs et de fonctionnaires. Chérif pacha et ses successeurs, comme Ali pacha Moubarak, donnèrent un grand élan à l’instruction publique grâce à ce Comité qui fut le premier ministère de l’enseignement en Egypte.

Sous le ministère d’Ali pacha Moubarak, qui fut ministre de 1868 à 1870, fut décrété, en 1868, une loi répartissant les établissements d’enseignement en trois catégories d’écoles: primaires, secondaires et supérieures. Toutes ces écoles publiques étaient presque gratuites et elles étaient subventionnées par le ministère de l’instruction publique. Son budget, qui était de 6.000 livres égyptiennes à l’époque du vice-roi Saïd pacha, atteignit la somme de 75.000 livres égyptiennes avec le Khédive Ismaïl.

A l’époque du Khédive Ismaïl, huit grandes écoles supérieures existaient en Egypte: l’Ecole de polytechnique du Caire fondée en 1866 pour former des ingénieurs civils et militaires, l’école de médecine et de pharmacie fondée par Clot bey en 1827 à Abou Zaabal et transférée en 1837 à Qasr El-Aïni au Caire, l’Ecole d’obstétrique qui fut annexée à l’Ecole de médecine, l’école de droit et d’administration fondée en 1868 en guise de prolongement de l’école des langues instituée par Mohamed Ali. En 1886, elle prit le nom d’Ecole de droit. Depuisses origines et jusqu’en 1891, cette école fut dirigée par le Français Vidal. Mentionnons aussi l’école des arts et des métiers de Boulac fondée en 1868 en vue de former des ouvriers spécialisés. Notons de même l’école de télégraphie qui lui fut rattachée en 1869, l’école d’arpentage fondée en 1868 et l’école d’agriculture instituée en 1867.

A ces écoles gouvernementales, il faut ajouter une multitude d’écoles privées fondées par des membres de la famille régnante ou par des congrégations religieuses venues d’Occident.

Les premières écoles religieuses furent fondées en 1844 à Alexandrie par les religieuses de Saint Vincent de Paul et en 1845 par les sœurs du Bon Pasteur d’Angers au Caire.Le écoles catholiques d’Egypte enseignent presque toutes la langue française et sont des instruments précieux de la francophonie.